Conserver et dépolluer un fleuve, plus rentable qu’un barrage

En bref

Les communes de la vallée du Taravo, en Corse-du-Sud, construisent leur stratégie de développement autour de la conservation du fleuve. Après que de lourds désaccords ont secoué la population au sujet d’un projet de barrage hydroélectrique, le conseil départemental de la Corse-du-Sud (désormais fusionné dans la collectivité de Corse) a ordonné, en 2017, une étude sur l’évaluation économique de cinq services écosystémiques du fleuve : production agricole, eau potable, pêche de loisirs, baignade, conservation des paysages. « Cette étude a servi d’outil d’aide à la décision et contribué à la prise de conscience de la richesse du fleuve, estime ­Charles ­Chipponi, directeur adjoint au service des milieux aquatiques de la collectivité de Corse. Il ne s’agit pas simplement de la préservation du fleuve, c’est un projet de développement durable. On cherche à réaliser des aménagements légers et nombreux pour éviter la surfréquentation comme sur le littoral. » Depuis sa labellisation « Site rivières sauvages » en 2017, le Taravo fait partie d’un réseau de 29 cours d’eau impliqué dans la conservation des milieux aquatiques.