Un village autonome de femmes au cœur d’une Syrie patriarcale, pour réparer les traumatismes de l’oppression

En bref

Comment un village autonome de femmes a-t-il pu naître au cœur d’une Syrie patriarcale, où chaque année au moins deux cents « crimes d’honneur » – des féminicides commis par des membres de la famille – sont recensés, où la polygamie et les mariages précoces montent en flèche depuis la guerre ? Au Nord-Est syrien, la révolution des femmes dépasse largement l’image exotique véhiculée par l’Occident de combattantes kurdes semant la terreur dans les rangs de Daech. C’est une dynamique puissante et profonde qui se décline partout dans la société et les institutions. Ateliers de couture et d’artisanat, élevage de moutons et de poules, champs et vergers collectifs, boulangerie et magasin, mais aussi école pour les enfants, académie de formation, clinique et bientôt école de musique : les femmes développent les bases d’une autonomie économique, sociale et, in fine, existentielle et mentale.